L’édification des villes nouvelles marocaines durant le Protectorat constitue une étape charnière pour l’histoire urbaine du Maroc et résulte d’une décision politique prise par le maréchal Lyautey, premier résident général entre 1912 et 1925. Pour mettre en place sa politique, il fait appel dès 1913 à l’architecte et urbaniste Henri Prost (1874-1959) afin de dessiner et organiser l’extension des principales villes du pays. Rabat, choisie comme capitale administrative, bénéficie des premières interventions. Pour mener à bien son projet, Henri Prost s’entoure dès 1914 d’une équipe composée d’architectes. Albert Laprade (1883-1978) est aujourd’hui le plus connu mais un des premiers à rejoindre le Maroc est Adrien Laforgue (1871-1952). Né à Montevideo, cet architecte sans formation officielle a peu construit avant son arrivée à Rabat en 1913. Pourtant, en quelques années, il contribue à l’édification de la ville nouvelle de Rabat, faisant évoluer son style d’un académisme convenu vers u...

Avec ce joyeux numéro consacré à la polychromie, la revue LHA a pris le parti de s’ouvrir à l’international, en accueillant plusieurs textes de chercheurs américains et allemands et une contribution proposée dans la langue de Shakespeare. En adoptant ce bilinguisme, la revue espère pouvoir dans le futur rendre compte au mieux de la diversité des recherches aujourd’hui consacrées à l’histoire de l’architecture française. Ce numéro débute par un entretien accordé par le spécialiste incontesté de la polychromie, David van Zanten, et la revue espère pouvoir continuer à proposer des articles introductifs de cette qualité, qui replacent les études rassemblées dans un large contexte critique. Ces deux innovations constituent le début d’une lente mutation destinée à renforcer l’identité originelle de la revue, une publication scientifique de haut niveau. Pour ce faire, le comité de la revue a décidé de procéder désormais par le biais d’un appel à contribution, ce qui sera effectif dès le dé...

Quels furent les usages de la couleur dans les périodiques architecturaux du milieu du XX^e siècle ? La revue L’Architecture d’aujourd’hui constitue un bon terrain pour examiner cette question car elle fut, après 1945, un lieu de promotion de la polychromie et des collaborations associant architectes et plasticiens, français et étrangers, à un moment où les représentations architecturales en niveaux de gris prédominaient encore largement dans la littérature. L’article examine comment l’introduction des premières photographies couleur a été accompagnée, dans ce périodique, d’une évolution des stratégies graphiques et d’une diversité d’usages de la couleur. La revue installait l’image architecturale au sein d’un dispositif coloré, favorisant ainsi l’idée d’une architecture moderne comme environnement global.