Rendez-vous Que nous enseignent les textes classiques dans l'étude et la pratique des projets contemporains, en Chine et au Japon?

Publié pour la première fois vers 1634, le Yuanye est un traité exclusivement consacré à l'art des jardins. Il s'est d'abord fait connaître au Japon, puis réapparait en Chine au début du XXème siècle. Écrit par Ji Cheng, un lettré passé maître dans l'art des jardins, le texte est d'une étonnante modernité lorsqu'il aborde le respect de la nature et de l'environnement, la protection des ressources naturelles et la préservation des nappes phréatiques, la sauvegarde des végétaux existants, l'harmonie des édifices avec les activités projetées ou les plantations envisagées.

Avec
CHIU Chebing, architecte, paysagiste, traducteur et commentateur du Yuanye
Jérôme DAMIENS, ingénieur et architecte
Nicolas FIÉVÉ, architecte, directeur d'études à l'EPHE sur l'histoire de l'architecture et des jardins au Japon au XVIIème siècle
Florence MERCIER, paysagiste
Modération : Françoise GED, architecte, HDR, responsable de l'Observatoire de l'architecture de la Chine contemporaine, Cité de l'architecture & du patrimoine

Le Concordat napoléonien imposa un carcan aux constructions d’églises en inventant le principe d’une architecture normée d’où émergent quelques chefs-d’œuvre marqués par les styles historiques. La Séparation introduisit la liberté de construire
où et comme on l’entendait. Il fallait répondre au déficit de paroisses imposé par le siècle précédent, aux ruines des guerres, au développement de la banlieue, à l’exode rural.
Il importait aussi de tenir sa partie dans le contexte des évolutions et des crises de l’architecture : la modernité, le refus d’une architecture durable, le retour au monumental.
Mais plus encore, s’imposait la nécessité de répondre aux interrogations que l’Église se posait sur elle-même : mission de la paroisse, théologie
de l’enfouissement, voire de la sécularisation, affirmation de
la visibilité. Malgré des moyens modestes, il en est résulté des chefs-d’œuvre que la société civile envie à la société religieuse. Le XXème siècle autant que les deux premières décennies du XXIème siècle y trouvent l’expression de leurs aspirations esthétiques, parfois sans vouloir
se l’avouer.
Pendant que les Catholiques, soucieux de s’adapter aux transformations que dicte la modernité, n’hésitent pas à détruire pour reconstruire ailleurs et autrement, les instances publiques ne cessent d’intervenir pour imposer des patrimonialisations dont elles ne se soucient pas toujours pour leur propre parc immobilier. Un chapitre nouveau des relations contrastées entre Dieu et César commence à s’écrire sous nos yeux.

Au XXIème siècle, le statut du logement en Chine a été transformé, passant de la prestation sociale au produit commercialisé et spéculatif.
Pour autant, les modes d'habiter, de partager l'espace, sont-ils invariants? Comment se passe la cohabitation, l'habitat partagé à Pékin?
Avec le regard de l’ethnologue, Emmanuel Caron a enquêté sur les modes de locations, sous-locations et colocations lors de ses séjours de 2006 à 2008 et de 2010 à 2014 et Isabelle Marie Cyr, pendant son séjour de 4 ans, est allée à la rencontre des typologies d’habitat et de leurs résidents. Ingrid Taillandier, impliquée dans le double cursus en master de l’ENSA de Versailles et l’Université Tongji, a écrit de nombreux articles sur la question de la densité et de l’habitat de grande hauteur.
Avec
Emmanuel Caron, doctorant au Centre Chine Corée Japon
Isabelle Marie Cyr, architecte, diplômée de l'Université McGill et de l'EPFL
Ingrid Taillandier, architecte, enseignante à l'ENSA de Versailles
Modération : Bernard Haumont, chercheur, professeur honoraire à l'ENSA Paris-Val-de-Seine