Today, a recomposition of the climate-related challenges facing infrastructure is taking place. This issue thus seeks to explore developments in the role of “infrastructure in times of crisis” through various spatial design pathways. The eight contributions selected for this issue are divided into the three following sections, which reflect the topics covered: evolving perceptions of infrastructure, infrastructural vulnerability, and anticipating future infrastructure.

The first section includes two articles that take complementary approaches to studying highways as a group of infrastructure. On the one hand, as an artifact of triumphant modernity reconsidered early on and critically by various planning actors at the time. On the other, as a real witness, based on environmental issues emerging throughout Europe in the 1960s and the 1970s.

The second section focuses on the physical infrastructure in various key industries (transportation, communications, and leisure) grappling with obsolescence. The three articles investigate three different types of infrastructure–road bridges, television towers, and alpine infrastructure–through a historical lens, revealing how crises emerging from socio-technical shifts can lead to their obsolescence.

The third and final section is comprised of three contributions dealing with infrastructure at a local scale, taking a forward-looking, and even speculative approach to research in this area. The infrastructure discussed offers a way of looking at natural environments that could be considered “a form of mediation” with living organisms.

 Aujourd’hui s’opère une recomposition des enjeux attribués aux infrastructures face au dérèglement climatique. Ce numéro propose d’explorer les pistes de conception des espaces face à l’évolution du rôle des « infrastructures en temps de crise ». Les huit contributions retenues composant le dossier sont regroupées en trois axes qui embrassent les sujets traités : l’évolution de la perception des infrastructures ; les vulnérabilités infrastructurelles ; l’anticipation des infrastructures du futur.

Le premier axe regroupe deux articles qui étudient une famille d’infrastructures – les autoroutes – selon deux points complémentaires : en tant qu’artefact d’une modernité triomphante reconsidérée de manière précoce et critique par différents acteurs du projet, et en tant que témoin du réel, à la lumière des questions environnementales émergentes dans les années 1960-1970 en Europe.

Le deuxième axe se concentre sur une variété d’infrastructures matérielles propres à différents domaines clés (transport, communication, loisirs) en prise avec le phénomène d’obsolescence. Ce trio d’articles présente trois types d’infrastructures – ponts routiers, antennes de relais de télévision, infrastructure alpines –sous un regard historique en montrant leur obsolescence face aux crises issues de mutations socio-techniques.

Le troisième et dernier axe se compose de trois contributions, qui abordent la question du projet à une échelle territoriale, en affichant une dimension prospective, voire spéculative, de la recherche sur les infrastructures en termes de projet. Les infrastructures présentées sont autant d’attention au milieux naturels, qui pourraient être envisagées « comme forme de médiation » avec le vivant.

L’enseignement de l’architecture, de la ville et du paysage est devenu un objet de recherche au tournant des années 2000, alors que le cinquantenaire de Mai 68 s’approchait. L’histoire est désormais largement documentée : qu’en est-il du présent ? Comment les pédagogies de l’architecture, de la ville et du paysage, sont-elles adaptées aux évolutions actuelles du contexte écologique et politique ? Les dix contributions de ce dossier les analysent selon différents points de vue, interrogeant d’une part les relations interdisciplinaires autour de l’enseignement du projet, d’autre part l’intégration du réel à la pédagogie, de la construction échelle 1/1 aux pratiques opérationnelles, et enfin la prise en compte croissante des enjeux écologiques et des nouvelles professionnalités, autant d’évolutions stimulées par les réseaux et séminaires pédagogiques.