CRAUP - Les Cahiers de la recherche architectur… :
Revue consacrée à la recherche architecturale et ses prolongements urbanistiques et paysagers - The journal publishes research on architecture, urban planning and landscape design Voir les Non lu | Plus vieux en premierFonder un idéal de l’habitat japonais moderne sur le pavillon de thé : Katsuya Yasuoka face à l’occidentalisation du logement à l’ère Taishō (1912‑1926)
CRAUP - Les Cahiers de la recherche architectur… par Thomas Swierzinski le 30/07/2025 à 02:00:00 - Favoriser || Lu/Non lu
À partir de la fin des années 1890, les réflexions sur un modèle d’habitation moderne adapté au Japon se développent parallèlement à la recherche d’un nouvel idéal de vie domestique. Ces débats contribuent à la diffusion du logement occidental dans l’archipel. Ce processus atteint son apogée à l’ère Taishō (1912-1926), au moment où l'habitat devient une préoccupation majeure en architecture en raison du besoin croissant de logements et de l'évolution des modes de vie. C’est dans ce contexte qu’apparaît la notion d’habitation idéale, portée dans un premier temps par les architectes pour promouvoir la modernisation de l’habitation japonaise face à l’adoption du modèle occidental. Un architecte en particulier, Katsuya Yasuoka (1877-1942), s’empare de cette notion et y associe une réflexion originale sur le pavillon de thé. Ce dernier est érigé comme un espace nécessaire et son architecture est intégrée à celle du logement. S’il n’est pas le seul à s’intéresser au pavillon de thé à cett...
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Founding CCA. L’architecture comme objet de collection, d’exposition et de recherche
CRAUP - Les Cahiers de la recherche architectur… par Pierre Chabard le 24/07/2025 à 02:00:00 - Favoriser || Lu/Non lu
En architecture, la condition postmoderne n’a pas seulement été le cadre d’éclosion du postmodernisme, comme mouvement foisonnant et pluriel. Elle a vu aussi la structuration progressive d’une industrie culturelle de l’architecture qui a ouvert un nouvel horizon de réception à la production architecturale ainsi que de nouvelles voies de professionnalisation pour les architectes. Au sein de cette conjoncture historique jalonnée par la mise en place de l’International Confederation of Architectural Museums (ICAM) en 1979, cet article traite de la fondation d’une institution singulière qui est rapidement devenue l’une des plus importante au plan international : le Centre canadien d’architecture (CCA) – à la fois musée, bibliothèque, centre d’études et de conservation de fonds de dessins, de photographies, d’archives et de livres d’architecture – qui, à l’initiative de l’architecte Phyllis Lambert, a été fondé à Montréal en septembre 1979 et s’est installée dans ses locaux définitifs en...
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Entretien avec Phyllis Lambert
CRAUP - Les Cahiers de la recherche architectur… par Pierre Chabard le 24/07/2025 à 02:00:00 - Favoriser || Lu/Non lu
Pierre Chabard : Avant de parler de la fondation du Centre canadien d’architecture (CCA) proprement dite, il est important de rappeler il s’agit d’abord d’une collection de dessins, maquettes, gravures et photographies d’architecture, l’une des plus importante au monde. Quels en ont été les commencements, les raisons ?
Phyllis Lambert : La collection a commencé par les dessins, lorsque je travaillais sur le chantier du bâtiment Seagram dans le bureau de Mies van der Rohe et de Philip Johnson. Les dessins m’intéressaient pour comprendre comment on faisait de l’architecture à d’autres époques ; ce n’était pas évident pour moi de lire ces dessins.
Pierre Chabard : C’était avant vos études d’architecture?
Phyllis Lambert : J’ai fait mes études d’architecture après le chantier du Seagram. Mais j’avais fait auparavant des études à l’université. À Vassar College, je me souviens qu’on avait eu une conférence sur les arts avec Yale University. En 1948, J’avais fait avec une amie, Eve Borsook, u...
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Sara Tassi, Villes de lignages. Généalogies urbaines à Ajacẹ́, Xọgbonú, Porto-Novo, 2023, et Saskia Cousin Kouton, Ogún et les matrimoines. Histoires de Porto-Novo, Xogbónù, Ajàsé, 2024
CRAUP - Les Cahiers de la recherche architectur… par Céline Barrère le 24/07/2025 à 02:00:00 - Favoriser || Lu/Non lu
Villes de lignages de Sara Tassi, issu de sa thèse en art de bâtir et urbanisme, et Ogún et les matrimoines de Saskia Cousin, issu de son HDR en anthropologie s’attachent tous deux à comprendre la ville vécue de Porto-Novo (Bénin) et les manières de la raconter par une série de décentrements afin de « désoccidentaliser la pensée urbaine ». En effet, l’état de l’art existant sur les villes ouest africaines s’est longtemps concentré sur les questions d’adaptation des populations à la ville, sur les phénomènes de métropolisation comme sur l’échelle de la mégapole, et donc très peu sur les quartiers anciens. Si la question patrimoniale à Porto-Novo a pu être appréhendée auparavant, c’est essentiellement pour traiter de la période coloniale et, principalement, du patrimoine afro-brésilien. C’est pourquoi, cherchant à interroger les trajectoires urbaines, Sara Tassi s’écarte du prisme des formes urbaines pour « penser la ville en termes de connexions plutôt que de formes » (Tassi, p. 284)...
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La Forteresse sous la maison : la tentative de normalisation de l’entreprise coloniale israélienne en territoires palestiniens occupés
CRAUP - Les Cahiers de la recherche architectur… par Clarisse Genton le 16/06/2025 à 02:00:00 - Favoriser || Lu/Non lu
L’entreprise coloniale israélienne a commencé dans un contexte d’occupation militaire à la sortie de la guerre des Six Jours en 1967. Voilà cinquante-sept ans que l’État israélien construit à Jérusalem-Est et en Cisjordanie des localités résidentielles à la destination exclusive de ses citoyens en empiétant sur les territoires palestiniens occupés. Cet article s’intéresse à la colonialité de l’architecture par l’analyse des logements édifiés pour cette entreprise, en regardant plus particulièrement une typologie d’immeuble singulière, apparue au début des années 1990 à un tournant de l’histoire du conflit. Au cours des trois dernières décennies, cette typologie devenue majoritaire dans l’habitat israélien s’est propagée dans les territoires occupés. Elle manifeste une série de phénomènes paradoxaux, directement liés au contexte de son émergence, et par là même nous renseigne sur les contradictions du colonisateur au cours de cette période.