Presentation

This call for papers proposes to bring together two fields of research that, until now, have largely existed independently of each other: the field of research on cultural scenes and that on ambiances and atmospheres. Their intersection – this is the hypothesis behind the proposal of this special issue – allows both fields of research to open up to promising lines of inquiry that have been little explored to date.

For the past twenty years, there has been a growing body of work seeking to explain the cultural effervescence, the dynamics of innovation or creativity that take shape in places, in territories (urban or otherwise), in public spaces based on the term “scene”, the “scene thinking” proposed by Woo et al. (2015). What is remarkable about approaches related to the notion of the “scene” is, first of all, their multidisciplinary nature. They are part of the “spatial turn” proposed by cultural studies perspectives (Guibert, 2012) and draw on research from disciplines ...

Dans Roma, Alfonso Cuarón construit un monde à l’atmosphère très singulière, à la fois reconstitution méticuleuse et documentée du Mexico des années 1970 et recréation mémorielle intime, par le détail. L’article s’intéresse aux procédures de création de cet univers singulier, et questionne la fabrication de l’atmosphère au cinéma. Il articule les choix esthétiques, procéduraux et technologiques, le film mobilisant des technologies immersives dans une production qui, à bien des égards, s’inscrit en marge d’un système de production dominant qui en est massivement le terrain d’expérimentation. L’atmosphère ici ne découle pas seulement de la précision de la reconstitution mais aussi de son articulation avec les technologies adoptées et la méthode d’écriture et de tournage du film. Nous appuyant sur l’ouvrage fondateur de Gernot Böhme Aesthetics of Atmospheres et en particulier son concept de « tuned space » et d’« extase », nous montrons combien l’atmosphère déborde largement la questio...

Avec Blow up, Antonioni prolonge sa recherche d’un cinéma atmosphérique : les variations lumineuses et sonores, les effets d’instabilité – des personnages, de la caméra – et de décentrement engendrent des ambiances singulières, tour à tour claustrophobiques, volatiles ou éthérées. Le regard ne trouve de répit que ponctuel et illusoire, avant de comprendre qu’il était lui-même objet de manipulation. Cette déstabilisation par les ambiances rompt avec les représentations conventionnelles du paysage. Comment qualifier le rôle si expressif du travail esthétique des atmosphères dans Blow up ? Quelles continuités et quelles ruptures peut-on y déceler avec les précédents films d’Antonioni ? Cet article étudie la mise en scène des ambiances londoniennes comme un refus délibéré du paysage. Celui-ci est remplacé par une succession d’espaces distendus, éclatés ou fissurés, évoquant la désorientation « morale » des personnages. Antonioni poursuit une recherche aussi expressive que subtile sur le...