On September 29^th, 2023, the $ 2.3 billion entertainment venue, ‘Sphere’, was officially inaugurated in Las Vegas with the first of a longer run of concerts by the Irish rock band U2. The world’s largest spherical architectural structure (112 metres high and 157 metres wide), Sphere consists of two gigantic projective surfaces: the interior ‘Sphere’ and the exterior ‘Exosphere’. Whereas the interior Sphere is equipped with the latest immersive haptic, visual, and audio systems, the Exosphere’s surface, covered with 1.2 million programmable hockey puck-sized LEDs, is designed to project its ‘atmospheres’ onto the Las Vegas cityscape for artistic and commercial purposes. In both cases, Sphere is representative of a modern obsession with projected atmospheres, the topic of Giuliana Bruno’s new monumental monograph Atmospheres of Projection: Environmentality in Art and Screen Media (The University of Chicago Press, 2022).

Throughout her oeuvre, Bruno has sought ways to liberate us from ...

Rassemblant plus de cinquante contributions de format hétérogène, L’usage des ambiances est une compilation hybride, inventive et polyphonique. Des analyses conceptuelles précises y côtoient – sans préséance hiérarchique – les restitutions de démarches artistiques, de l’architecture au cinéma et de l’installation à la performance, qui font un recours explicite à l’expérience diffuse, si rétive à être circonscrite par une définition savante, de l’ambiance. L’ouvrage n’en propose pas moins une sorte d’état des lieux des études d’ambiance à l’échelle européenne, en croisant des points de vue théoriques avec des mises en situation variées. Il réunit en effet la plupart des spécialistes de ce champ intellectuel désormais bien établi, dans le sillage des travaux pionniers du laboratoire grenoblois Cresson et du laboratoire nantais Cerma (restructuré et renommé Crenau depuis 2015). Ces deux équipes de recherche étaient actives dès les années 1980, comme le rappellent Jean-François Augoyard...

C’est un étrange objet rouge, à la police apparemment très libre, dont la forme rappelle autant le livre d’art que le carnet d’enquête. Ce que le lecteur y découvre est une expérience aussi riche que singulière, et dont la portée s’avère précieuse : celles des itinéraires, méthode d’enquête mise à jour par l’anthropologue Jean-Yves Petiteau et le photographe Bernard Renoux.

Donner une définition des « itinéraires » engage plusieurs niveaux d’analyse que révèle la pertinente conception de cet ouvrage. Le premier est bien évidemment anthropologique. Cette méthode permet en effet de mettre à jour les usages et les représentations habitantes sur un territoire donné en se rendant attentif et en formalisant les récits que les intéressés en font au gré de déplacements qu’ils sont libres de choisir. A ce titre, la conception du livre restituant les trois itinéraires de dockers, réalisée au début des années 1990, puis vingt ans plus tard, avec Dani Rose, le Grand Desbois et Serge Eliard (dont...